Le Goût de ma vie: résumé

Publié le : 13/07/2020 16:56:39
Catégories : Fiches de lectures

Le Goût de ma vie: résumé

Le Goût de ma Vie

Pierre Arditi se révèle être un vrai hédoniste. Dans la lignée des grands auteurs, tel Jean Carmet, Gérard Depardieu, Jean Poiret... Il est doublé de solides connaissances générales, aussi bien sur l'essence de la vigne avec les pépiniéristes, les cépages, les sols, les viticulteurs de la France entière, voire plus et même des multiples vinifications constantes. Son métier, au fil de ses multiples tournées et des tournages du "Sang de la Vigne" (série de téléfilm où il joue un oenologue détective, souvent mêlé à des histoires de meurtres dans le monde du vin), le conduisent à la table des plus grands de France et de Navarre l'amènent à rencontrer de nombreux viticulteurs souvent inaccessibles à l'amateur lambda.

Cet ouvrage est construit simplement, en chapitres régionaux, où Pierre Arditi, à travers ses rencontres et des anecdotes narrent son amour pour les différentes régions viticoles.

Il commence par le début de sa carrière où il joue la comédie à Lyon. Il nous l'apologie de cette ville du bien manger, où il va s'abreuver de Beaujolais et des petits vins de la Vallée du Rhône (en fonction de son porte monnaie) vendus en pot ou en fillette (carafe de 46cl et 25 ou 23). C'est aussi là qu'il va apprendre à boire avec raison, tout en étant parfois déraisonnable (différence intéressante).

Puis il s'attache à nous parler du Bordelais, où coule son vin préféré, un vin riche, puissant qui éveille ses papilles. Il connaît tous les grands châteaux avec les familles, généralement passionnés qui accouchent de ces nectars souvent inaccessibles, qui donnent envie d'être goûtés. Par ailleurs, ce lien d'amitié peut parfois aveuglé par la situation qui règne dans ce vignoble (voir conclusion). 

Plus tard lui viendra aussi la passion pour la finesse des Bourgogne, qu'il découvre encore une fois grâce aux grandes Tables et à leurs Sommeliers, souvent à travers des domaines que chacun ne pourra jamais boire.

On peut se demander pourquoi il aborde Dagueneau dans cette partie. Il anticipe la difficulté à délimiter la Bourgogne viticole en fonction de ses frontières géographiques?

La vallée de la Loire, il s'y attarde en découvrant le Clos Rougeard des frères Foucault, puis en longeant le fleuve il nous fait l'éloge des différentes appellations jusqu'au pays du muscadet. Attention particulière est faite au chemin, certainement dans le cépage blanc le plus complexe au massote, avec les vins de MontLouis/Loire ou Vouvray.

Pierre Arditi continue son voyage par la Champagne et ses 3 cépages (Chardonnay pour la finesse et la fraîcheur, le Pinot noir pour le corps et la puissance et pour finir le Pinot meunier un cépage rouge qui va apporter fruité et rondeur). Encore à travers ses rencontres de grands chefs ou de la famille Taittinger, il nous raconte l'homme du champagne et nous emmène sur des accords un peu surprenant avec ce Camembert (ou autres fromages) marié à un brut millésimé, ou un blanc de blanc millésimé sur un petit mâconnais affiné. 

Il donne envie de se précipiter dans chaque régions pour y découvrir certaines merveilles. Il n'oublie pas la Provence avec Bandol et Pibarnon, le Sud Ouest en tant qu'amateur d'Armagnac, l'Alsace en tant qu'antre de la Biodynamie avec Marcel Deiss ou le domaine Osterstag, ainsi que les vins du Jura sur lesquels il préconise des charcuteries bien affinées. Il ambitionne l'accord parfait entre le gras de ces dernières et la fraîcheur des vins oxydatifs.

Quel plaisir prenons nous avec cette lecture, pour tout personne amatrice de bonne chair!

Ce livre nous transporte à travers les plus belles régions de France, les plus belles bouteilles, les plus belles villes, les plus beaux restaurants, les plus beaux personnages du monde viticole... sous la plume légère et inspiré de son auteur.

On peut peut-être déploré le fait que ce livre, nous fait au final trop rêver. En effet, même si il s'en cache légèrement, ce voyage que Pierre Arditi nous propose reste réservé à l'élite financière de notre pays. Il réfute également la mainmise des grands Châteaux Bordelais sur le vignoble ainsi que la ligne éditoriale du reportage de Isa Saporta.

Certes sa façon de, sa sympathie, son humanisme, lui ouvre de nombreuses portes, mais pour avoir cette cave, gîte et couverts de ses restaurants il faut bien sûr une véritable aisance financière.

Les bouteilles dont Pierre Arditi nous parle sont souvent les plus chères du marché, ou les plus inaccessibles!